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Sites naturels remarquables

La Roudoule

La Roudoule prend sa source au pied du dôme du Barrot (2137 m). Elle se jette dans le Var à Puget-Théniers après un parcours de douze kilomètres pendant lequel elle a creusé de profondes gorges, enjambées par des ouvrages spectaculaires, comme le pont suspendu de Saint-Léger.

Elle tire son nom du verbe provençal roudoula cité par Frédéric Mistral [1] avec la variante roudela dans le sens de : rouler, dégringoler, descendre précipitamment. Si insignifiante qu’elle paraisse, la Roudoule présente un danger permanent. Elle fut à l’origine de la catastrophe du 20 octobre 1525. Ses eaux envahirent Puget-Théniers emportant le vieux pont romain et tuèrent 78 personnes. Par son ampleur, la catastrophe provoqua la fuite d’une partie de la population de Puget-Théniers vers le Val Chanan (Puget-Figette actuel Saint-Pierre dans le département des Alpes-de-Hautes-Provence) et au Fugeret (hameau d’Annot).

La crainte est encore présente à la fin du XIXe siècle, l’inspecteur des forêts, Monsieur Haller, en charge du reboisement, fait la remarque suivante : »Aux moment des orages ce torrent précipite dans le Var de la boue, des graines, des cailloux, des blocs rocheux qui ressemblent à une charge d’artillerie quand ils traversent Puget-Théniers ». Le succès du reboisement combiné à l’endiguement du torrent la Roudoule firent que ses crues sont devenues un lointain souvenir[2].

Pour en savoir plus :
[1] Trésor dou Félibrige, II,803b
[2] Thomassin Philippe,La Roudoule : une histoire torrentielle, dans « Au fil de l’eau », édition Ecomusée du Pays de la Roudoule, Puget-Rostang, 2001

En savoir plus sur le déboisement et le reboisement de nos massifs

 

Le Dôme du Barrot 

La situation géologique et géographique du Pays de la Roudoule est conditionnée par l’existence d’un vaste et puissant massif primaire : le dôme du Barrot, culminant à 2137 m d’altitude. Il est formé de grès rouge imperméable, les pélites.

A l’origine, vers 300 millions d’années (Permien), l’environnement est désertique. L’emplacement du dôme de Barrot correspond à un bassin en voie d’affaissement. A l’emplacement actuel de Léouvé, un cours d’eau temporaire draine des sables et des galets provenant des massifs méridionaux. Sur toute la région se déposent alors essentiellement des cendres volcaniques issues des volcans de l’Estérel, visibles aujourd’hui depuis les gorges de Daluis à l’ouest aux gorges supérieures du Cians à l’est. Ces dépôts de pélites sont considérables :  un kilomètre d’épaisseur en 50 millions d’années ! Puis l’érosion d’un massif voisin apporte ce que nous trouvons aujourd’hui à l’étage du minerai de cuivre. Au  Pliocène (-6 à -2 millions d’années), la mise en place de la chaîne alpine, démarrée dès -70 millions d’années, affecte le Pays de la Roudoule par une tectonique de glissement. La phase de serrage est si intense que les terrains se soulèvent, le socle Permien du dôme du Barrot se bombe. Les dépôts du Trias (245 à 205 millions d’années, dépôt salins, la région est couverte de lagunes), constitués essentiellement de gypse, servent de semelle de glissement à l’ensemble de la série sédimentaire se trouvant au-dessus (Jurassique et Crétacé, couches calcaires « marines », période d’immersion). Ces dépôts se plissent, se rompent et glissent pour faire réapparaître dans cette région seulement le socle permien rouge.

En savoir plus sur la géologie de la vallée de la Roudoule

Le Plateau de Dina 

Le plateau de Dina est un véritable causse dont la structure intime apparaît dans les falaises déchiquetées du Cians. Au Crétacé Supérieur le développement calcaire est considérable. Sur plusieurs centaines de mètres d’épaisseur, de petits bancs formés dans une fosse marine en cours d’affaissement se sont déposés. Ces couches sont perméables et l’absence d’eau, surtout en période estivale fait cruellement défaut. L’eau sur le plateau y est devenue un mythe. Les anciens croient à l’existence d’un gigantesque lac souterrain. Actuellement la seule source d’approvisionnement est l’eau de pluie. Elle est recueillie sur les toitures et acheminée par des gouttières et tuyaux dans des citernes d’une dizaine de m3. L’approvisionnement était complété par certaines sources à faible débit, tarissant l’été et d’autres limitrophes au plateau. La flore de la majeure partie du plateau se situe à l’étage collinéen. Elle est notamment représentée par des chênes pubescents, puis elle passe progressivement à l’étage montagnard dans les parties hautes. Jadis exploitée en bois de chauffage et pour la fabrication du charbon, une grande partie de la surface boisée est sous forme de taillis. De nombreuses pelouses ont été progressivement envahies par les genévriers ou reconquises par le chêne pubescent. La partie orientale du plateau de Dina comprenait une large partie des terrains exploitables pour les communes de Puget-Rostang et Rigaud. « Grenier à grains » du Pays de la Roudoule de nombreux habitants de Puget-Rostang et Rigaud y possédaient une « campagne « , comprenant des terres et un habitat secondaire d’exploitation. On pratiquait l’assolement biennal, alternant céréales et jachères pâturées. Les terres au bas des versants sud fournissaient principalement des olives, des figues et du raisin. L’importante superficie des pâturages permettait l’élevage des brebis, et les parties supérieures boisées étaient exploitées en parcours. Chaque famille possédait en moyenne une quarantaine de brebis. En été les troupeaux d’ovins vivaient sur l’alpage en petite transhumance, regroupés et gardés à tour de rôle par les propriétaires. Durant l’hiver 1978, résidaient encore sur le plateau 1700 brebis. Le plateau de Dina comptait, entre les deux guerres, une quarantaine d’exploitants, au dire des retraités. Dans les années 1950 l’exode s’accéléra, en 1978 on comptait une vingtaine de résidents « permanents » fluctuant en fonction de l’estivage et des périodes scolaires.

En savoir plus sur l’élevage ovin dans nos vallées et nos alpages

 

 

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