Etude pluridisciplinaire de Barels

Histoire et territoire

CONNAIS-TU… ?

… le pays où il ferait bon vivre ; où l’on respirerait à pleins poumons un air dont on serait certain qu’il n’apporte que la senteur des forêts à peine pimentée par la fumée d’une cheminée au feu de bois autour de laquelle, le soir venu, se forme le cercle de famille ?

Bien sûr, comme partout ailleurs, il y aurait d’une maison à l’autre, des jalousies, des ententes et des mésententes, des haines farouches, des discussions sans fin à propos de tel terrain ou droit de passage…

Dans la petite église le prêtre unirait quelques jeunes couples ; au plus vite baptiserait les nouveaux nés et, par de douces paroles, consolerait ceux qui viennent y pleurer la perte d’un être cher…

Architecture et aménagements

La présente étude a pour but de définir le cadre bâti de Barels. Elle résulte d’une opération d’inventaire du patrimoine architectural effectuée sur un territoire bien défini géographiquement. Il s’agit des deux sections du cadastre de la commune de Guillaumes intitulées section A dite de Barels – les Laves et section B dite Barels – le Serre.

Evitons toute confusion : ce territoire-là correspond en fait à une réalité cartographique. Cette zone d’étude englobe des terres qui ont appartenu ou appartiennent à des personnes de Châteauneuf- d’Entraunes et de Guillaumes. L’habitat de Barels, lui, est plus difficile à saisir, et d’abord parce que ses frontières sont floues et n’ont cessé de varier au cours de l’histoire. Cet habitat c’est celui qui a appartenu, a été occupé et exploité par les gens de Barels. Ce territoire, et quand bien même il serait possible de lui donner une définition exacte, correspond avant tout à une réalité humaine.

Les hommes et les femmes de Barels sont au cours de l’histoire tour à tour sujets du roi de France, soumis à l’autorité sarde, citoyens français sous la Révolution et l’Empire, sardes encore, français enfin en 1860. Ils sont habitants de Guillaumes. C’est là le plus souvent que se trouvent l’étude notariale où ils se présentent, les foires où ils se rendent, le Tribunal de Paix. Les hommes participent aux corvées. Certains seront consuls au 18e siècle.

Et puis ils habitent à Barels. La dépendance vis-à-vis de Guillaumes est à la fois administrative (rapport du hameau au chef-lieu) et religieuse (rapport de la succursale de Barels à la paroisse de Guillaumes). La communauté des habitants gère des équipements collectifs : canaux, moulins, fours.

Des lieux chargés d’histoire(s)

Petite visite du territoire de Barels
Le quartier des Laves
Le quartier des Ramés
Le quartier de la Palud
Le quartier du Serre
Les infrastructures agro-pastorales
Les voies de communication

Approche dendrochrologique

L’étude dendrochronologique a pour objectif de fournir des informations nouvelles sur l’histoire des hameaux de Barels, situés sur le territoire de la commune de Guillaume, entre 1530 et 1630 m d’altitude, dans la haute vallée du Var. Ces informations nouvelles sont principalement d’ordre chronologique dans cette étude. La Dendrochronologie permet en effet de dater avec précision l’abattage des bois dont l’aubier est conservé.

Les pièces de bois (essentiellement du mélèze) utilisées dans la construction (charpentes, poutres et même murs, etc..) des habitations de Barels sont analysées et une datation est possible parce que nous avons élaboré depuis plusieurs années des chronologies de référence de pluriséculaires pour le mélèze, dans plusieurs régions des Alpes françaises dont le Mercantour, à partir d’arbres vivants, d’arbres morts et de bois de construction.

La datation de constructions repose sur l’analyse d’un grand nombre de prélèvements, pour contrôler la validité des résultats apportés par chaque échantillon et pour intégrer la complexité des bâtiments souvent remaniés et constitués de bois de réemploi. Cette étude qui constitue une première approche, est focalisée sur quelques bâtiments jugés importants sur la base de l’inventaire architectural établi et en fonction du potentiel dendrochronologique des pièces de bois observées et de leur accessibilité.

Notre plâtre, c’est le meilleur !

Cette étude sur les usages du plâtre et de la chaux a été initiée par les Ateliers du Paysage, suite à leur prospection réalisée sur le site de Barels. Leurs premières observations témoignent de l’emploi du plâtre et de la chaux à Barels, aussi bien en intérieur qu’en extérieur des bâtiments d’habitation et d’exploitation.

L’analyse réalisée par les Ateliers du Paysage confirme la présence du plâtre dans des enduits à Barels. Elle concerne cinq prélèvements de façades : trois au Serre et deux aux Laves. Le plâtre est également présent dans les constructions, en enduits de façade, pour le gros œuvre. En intérieur, planchers, escaliers, cloisons ou corps d’enduits intérieurs, sont toujours en plâtre.

Mémoires et savoirs

A l’aube du 20e siècle, l’agriculture de montagne a déjà subi de profondes mutations. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, ces transformations vont s’accentuer pour aboutir à ce qu’il est convenu d’appeler la déprise rurale. Si beaucoup de villages ont maintenu, peu ou prou, une activité agricole jusqu’à nos jours, en particulier l’élevage, le hameau des Barels au contraire a vu partir ses derniers habitants dans les années 1940. Le lieu sera réinvesti dans les années 1970 par des communautés de néo-ruraux qui tenteront de développer l’élevage et la production de fromages mais aujourd’hui, seul un berger d’un hameau voisin utilise les pâturages des Barels pour son troupeau de moutons.

Les facteurs de la déprise rurale dans la première moitié du 20e siècle sont maintenant assez bien connus, avec notamment les travaux de Henri Mendras. Comme nous l’avons montré par ailleurs, les mutations socio-économiques des 19e et 20e siècle ont transformé le paysage agraire des vallées sud-alpines, transformant du même coup les pratiques agricoles.

Nous rappellerons les grandes lignes de cette évolution, pour évoquer ensuite le système technique en usage dans le hameau des Barels durant l’entre-deux guerres. Si ce système est fondé sur la culture des céréales et l’élevage, nous mettrons l’accent ici sur les pratiques agricoles céréalières. Celles-ci mettent en œuvre des procédés de type préindustriel. La mécanisation, en effet, n’atteindra que tardivement et ponctuellement les vallées alpines et pas du tout le hameau des Barels. Pour autant, les techniques employées alors ne sont pas exemptes de modifications, d’adaptations et d’innovations qui permettent de répondre à des usages agricoles différents de ceux du siècle passé.

Patrimoine naturel

Malgré son vocabulaire quelquefois un peu austère, la géologie permet d’expliquer et de comprendre l’histoire et l’évolution d’un paysage à l’échelle des millions d’années. Il suffit de se promener dans un village et d’observer les murs des maisons, les restanques pour en comprendre beaucoup sur le substrat rocheux qui compose un terroir.

Le territoire de Barels se situe dans une zone géologique particulièrement intéressante. Tous les terrains appartiennent à la couverture sédimentaire sub-autochtone de la zone externe des Alpes du Sud. On entend par ces termes, une couverture qui s’est faiblement déplacée par rapport à un socle ancien appelé massif externe cristallin de l’Argentera-Mercantour (ou zone externe). Du point de vue lithologique, la situation géologique (Cf. Atlas) montre clairement l’emplacement stratégique de Barels qui se situe au Nord du dôme de Barrot (composé de roches sédimentaires de couleur lie de vin datant de 280 ma 1 , formant les gorges de Daluis et du Cians et qui sont restées solidaires du socle), au Sud-Est du massif externe cristallin de l’Argentera-Mercantour (constitué de roches granitiques et métamorphiques très anciennes) et au Sud-Ouest des nappes alpines charriées (formées essentiellement de flysch et de grès et qui ont été déplacées sur de grandes distances : ce sont les nappes allochtones). Tectoniquement, le territoire de Barels est « coincé » entre les surrections du dôme de Barrot (au Sud), du massif externe cristallin de l’Argentera-Mercantour (au Nord) et l’avancée vers le Sud des nappes de charriage. L’histoire géologique et géomorphologique de Barels est donc intimement liée à l’orogenèse alpine.

Les terrains sédimentaires présents à Barels se sont déposés dans une vaste mer appelée la « Téthys » durant 220 millions d’années. C’est lors de l’orogenèse alpine, qui a débuté il y a environ 40 millions d’années, que la structuration du paysage telle que nous la voyons aujourd’hui a été amorcée. Plis, failles et chevauchements ont affecté les couches sédimentaires. L’ensemble a alors subi une surrection généralisée qui est à l’origine des reliefs montagneux ; ces derniers sont maintenant soumis aux différents facteurs de l’érosion qui n’ont que pour seul but la destruction de ce qui a été construit.

Atlas des cartes et illustrations

Tables des cartes :

  • Milieux et paysages,
  • Activités humaines,
  • Faunes,
  • Histoire.

Monographie architecture

Inventaire du patrimoine immobilier.

Sources historiques

Enquêtes sur le territoire de Barels au Moyen-Âge : les sources

Analyse du bâti

Analyse du bâti des extérieurs :

  • Les façades,
  • Les ouvertures.

Analyse du bâti des intérieurs :

  • Les ouvertures.
  • Les pièces

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